Sculptures lupinesques au Colombier d’Offranville

Après avoir mis en scène « Le Petit Prince au Colombier » l’an dernier (d’après le plus adulte des contes pour enfants de l’écrivain-aviateur Antoine de Saint-Exupéry), c’est le personnage du gentleman-cambrioleur de Maurice Leblanc qui a inspiré Marc Dray pour cette exposition intitulée « Arsène Lupin, énigmes au Colombier » sur une scénographie son et lumière de Michel Morin.
Derrière ce titre clin d’œil au roman policier, l’artiste nous livre sa libre interprétation sculpturale du « plus grand des voleurs » et des personnages romanesques qui entourent ses exploits (dont la plupart se déroulent en Seine-Maritime) dans un ensemble évoquant l’ambiance de la Belle Epoque aux Années folles.
Dès l’entrée du Colombier, le ton est donné : la sirène du paquebot « Arsène Lupin, passager clandestin, embarque au Havre » siffle le départ dans la vapeur des cheminées. A l’intérieur, un grand « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur » en frac voisine avec Ganimard, « Le Commissaire de police » en chapeau melon et moustaches, un « Herlock Sholmes » à la pipe ou une « Comtesse flingueuse » dont les yeux brillent dans l’obscurité… La cale du canot à moteur de « L’Île aux trente cercueils » scintille des mille feux du dernier larcin, tandis que la voiture de « L’Itinéraire de l’argent », tous phares allumés, emporte le voleur et ses complices et que retentit la sirène du « Fourgon pénitentiaire ». Des armes-sculptures poético-factices sont mises à disposition pour un tir sonore sur une « Cible à surprises ». « Le Chevet énigmatique » recèle un trésor caché qu’un texte à consignes permet de découvrir : on passe la main sur un capteur pour éclairer le miroir sans tain et déclencher une alarme. Une assemblée de « Pies voleuses » sautillent sur un air de « La Gazza ladra » de Rossini.
Marc Dray travaille à la renaissance des objets, objets détournés auxquels il redonne vie dans une soixantaine de compositions insolites. Sculptures interactives, sonorisées ou lumineuses, sculptures accompagnées d’un texte poétique (écrit par l’artiste) enregistré ou à lire, lampes-sculptures, petit mobilier, c’est à une immersion dans l’imaginaire lupinesque de l’artiste que les visiteurs sont conviés. Les prix, abordables, sont à la portée de toutes les bourses (à partir de 50 euros).
Hasard du calendrier, on commémore cette année le 150e anniversaire de la naissance de Maurice Leblanc (1864-1941), dont l’œuvre est tombée dans le domaine public en novembre 2013.

article signé Myrisis

Exposition « Arsène Lupin, énigmes au Colombier » à la Maison du parc d’Offranville. Entrée libre du 3 au 17 aout 2014, tous les jours de 10 à 18 heures sauf le mardi.
Visite sur rendez-vous de la Galerie Marc Dray, 4, rue Béthencourt, à Dieppe (tél. : 02 35 06 19 16).